Compte rendu de
course, roadster cup, Spa-Francorchamps 14/15 août 2005
Voilà, cela va faire un peu plus de 3 ans que je n’ai pas
pris part à une compétition moto. En fait cela remonte en
juillet 2002, sur le circuit du Mans, ou j’avais explosé
le moteur de mon Aprilia rs 250 aux essais libres du vendredi
matin…Et avant cela juin 2002 à Carole ou j’avais
chuté au 3ème tour de la finale des promosports 250 !
Bref, cela faisait un bail, et cela ne s’était pas
vraiment arrêté sur une note positive.
Ce we en Belgique est donc un grand retour pour moi, après 3
années sans trop de roulage, hormis 2004, année
d’acquisition de mon Hornet 600.
Jeudi 11
août :
La pression monte doucement, le départ est prévu pour
demain 10h de chez mon comparse d’arsouille Olivier(Mc Bob).
J’utilise donc cette journée pour préparer au
mieux toutes mes affaires et perdre le moins de temps possible lors du
chargement du camion au petit matin
vendredi…L’expérience est la, j’ai depuis mes
débuts en compétition constitué une check-list de
tout le nécessaire à emporter pour un we de course.
Malgré cela, je finirai que tard dans la soirée de
réunir tout ce matériel. 1h du matin, début
d’une courte nuit plutôt difficile, avec un levé
prévu à 6h…
Vendredi 12
août :
6h, le réveil sonne, je crois et j’espère
qu’il s’est déréglé, mais non, il est
bien l’heure de se lever ! Ouch que c’est dur !
Après avoir rentré tant bien que mal toutes mes affaires
dans le camion, direction Choisy le Roi chez Olivier, ou il va falloir
réussir à caser en plus sa moto et son matos perso !
Après un casse-tête digne de Tetris, on y parviendra, et
on partira direction la Belgique avec juste un petit retard sur
l’horaire de 10 mn.
Le trajet se passera sans soucis, hormis un détour
d’environ 40 km autour de Reims, mais ça devient une
habitude avec Olivier de se perdre en se rendant sur un circuit, et
d’ailleurs ça se confirmera au retour…
On arrive donc vers 16h dans le paddock du circuit de Spa, avec une
météo un peu hésitante, mais qui finalement
restera sèche. Tant mieux, c’est quand même plus
sympa pour installer le barnum, se rendre au formalité
administrative et technique qui se passeront sans soucis, ainsi que
pour faire monter des pneus pluies sur mon 2ème jeu de jantes,
le temps annoncé pour le reste du we étant plus
qu’à la pluie.
Samedi 13
août :
La nuit a été courte, difficile de trouver le sommeil,
à 9h je suis debout. 10h30, départ pour la 1ère
séance de qualification, la météo est au soleil,
je retire les couvertures chauffantes et c’est parti ! 5 ans que
je n’ai pas roulé sur le tracé de Spa, il va
falloir reprendre vite des repères, le temps de roulage avant la
course étant limité qu’aux 2 seules séances
qualif. 1er passage à la chicane de l’arrêt de bus,
et…1er tout droit ! Ok, on va se calmer un peu et attendre tout
de même 2 ou 3 tours avant de chercher les limites ! Verdict de
cette 1ère séance : 25ème temps, avec un
3’00 493, Olivier fera lui un 3’05 965. Je finirai cette
séance à la poussette, un peu optimiste sur la
consommation, je suis tombé en panne d’essence à
200 m de l’entrée des stands.
13h20, 2ème et dernière séance de qualification,
la météo est toujours au beau fixe. Je suis bien
motivé à améliorer mon classement, même si
je sais que ce sera dur, sachant que tous les autres pilotes vont
sûrement améliorer également leur chrono, ce qui
sera en effet le cas. Je descendrai donc mon temps en réalisant
un 2’58 676, qui me laissera avec la 25ème place sur 49
sur la grille de départ. Olivier partira lui de la 36ème
place, avec un temps de 3’02 585.
Je profite du temps libre de l’après-midi pour faire
quelques vidéos et photos, Spa sous le soleil il faut en profiter
! ! ! Vers 18h je retrouve ma petite amie Caroline, qui n’a pas
hésité à faire 400km pour venir me soutenir !
C’est quand même très agréable de ne pas
être seul pour tout gérer une we de course !
Après le briefing Roadster Cup et un verre de punch bien
corsé, il est temps d’aller dormir, il est quand
même déjà minuit. C’est à ce moment la
que la pluie décide de faire son entrée en jeu, et on ne
reverra le soleil que très épisodiquement sur le reste du
we.
Dimanche 14
août :
La pluie ayant tombé toute la nuit, pas de miracle, il va
falloir monter les pneus pluies. La ça va être un peu la
panique. Tout d’abord, la séance de warm up est
avancée de 15 mn. Ensuite, après avoir remonter la roue av
équipée du pneu pluie, impossible de remettre les
étriers de freins ! Les disques achetés d’occasion
quelques semaines auparavant ne sont visiblement pas de la bonne taille
! Caroline va devoir s’occuper de changer les disques entre la
jante « pluie » et la jante « sec » pendant que
je change l’arrière, et que je m’équipe pour
prendre la piste. Je ne ferai que 3 tours durant ce warm up, me faisant
passer par nombre de pilote, dont Olivier, avec
l’impossibilité de prendre leur roue. Je termine cette
séance démoralisé, je suis loin au chrono, Olivier
me colle 10 secondes, et je n’ai pas eu le temps de trouver un
bon feeling avec ces pneus pluies que je découvrais.
Midi, je broie du noir depuis 2h, mais il faut bien partir en
pré-grille pour prendre le départ de la course. Il pleut
toujours. Je suis très stressé, l’attente en
pré-grille est interminable, Caroline est à coté
de moi, elle me parle, mais je suis dans l’impossibilité
de lui répondre. Quand elle s’en ira rejoindre la ligne de
départ, je ne pourrai contenir mon émotion, le stress de
la course, le mauvais warm up du matin, plus le fait de reprendre enfin
un départ après 3 ans sans compétition, me feront
laisser couler quelques larmes sous mon casque. Je ne relèverai
la tête que pour le départ de mis en grille.
Feux rouges allumés, ça y’est ils
s’éteignent. Le départ est lancé ! Ma place
sur la grille est due à mon chrono sur le sec, pas sur le
mouillé, et ça se confirmera tout de suite dans le
raidillon, ou je me ferai passer par une dizaine de pilotes, dont
Olivier. Mais voilà, j’ai la rage ! Tout le monde
m’a dit que les pneus pluies tiennent l’enfer, alors je me
lâche ! Je remonterai petit à petit mes adversaires,
jusqu’à ce que je commette une faute au 3ème tour,
mon pied glisse du repose-pied, je perds l’équilibre, et
sors de la piste. Je suis dans le bac à gravier, l’avant
de la moto commence à louvoyer, nan je le crois pas je vais
m’y mettre ! Et puis non ! La moto se stabilise, et
j’arrive à reprendre la piste, non sans faire une grosse
équerre en passant sur le vibreur ! Je récupère
instantanément dans les 2 courbes suivantes les 2 ou 3 places
perdues dans la manœuvre, je suis très motivé pour
remonter sur les pilotes devant, et je commence même à
prendre un certain plaisir à rouler sur le mouillé.
Entame du 5ème tour, je suis bien remonté, mais à
la sortie du raidillon, il y’a des débris partout sur la
piste, 2 motos sur les cotés, dont une en feu ! La course est
interrompue, c’est le drapeau rouge.
Retour en parc fermé, la direction de course décide de
redonner un départ pour 2 tours, ça va être un
véritable sprint !
Le stress est passé, et maintenant que j’ai réussi
à prendre mes marques avec les pneus pluies, je réalise
pour ce second départ un envol plus que correct. Je me ferai une
belle bagarre dans ces 2 tours, passant même 2 pilotes dans les 3
derniers virages.
Bilan de la course : Je finis au cumul 27ème de cette
1ère course, avec un temps de 3’16 671, soit pas loin de
24 secs de moins que le matin. Le résultat est pas trop mal au
vu du warm up catastrophique du matin. Par contre en arrivant au
barnum, j’apprends qu’Olivier n’a pas passé la
ligne d’arrivé. En fait après 15 min
d’attente, on le verra arriver en voiture, il a chuté au
1er tour du 2ème départ, très motivé
à me remonter dessus, il se fera éjecter de sa moto en
roulant sur une ligne blanche, alors qu’il m’avait en point
de mire. Il s’en sort avec une grosse douleur à
l’épaule et à la hanche, la moto elle n’a
presque rien, juste besoin d’un bon nettoyage.
L’après-midi sera bien occupé à faire
l’assistance pour Messieurs Dee-Jayce & Jul’Hornet, qui
participent à l’Endurance Racing Twin, une course de 2h au
guidon d’une SV650.
Lundi 15
août :
La pluie est toujours la. Je roule tout de même au warm up du
matin, il est rare de pouvoir rouler à Spa, alors j’en
profite, même si je ne réalise pas un chrono incroyable,
préférant assurer pour la 2ème et dernière
course du we.
11h50, ça va être le départ, Caroline est à
coté de moi avec le parapluie, je suis beaucoup moins
stressé que la veille. Arrêt sur la grille de
départ, les feux s’éteignent, c’est parti !
Je prends un départ pas trop mal, mais je perds tout de
même quelques places. Je m’attacherai toute la course
à récupérer ma position, je suis bien, pose le
genou dans quasi tous les virages, hormis une grosse frayeur en
glissant à la sortie du raidillon, tout se passe bien, je
remonte même sur un groupe de 3 pilotes. Ils sont à ma
porté, en passant devant les stands, le panneau affiche 3 tours,
je pense donc avoir le temps de les passer avant
l’arrivée. Mais c’était sans compter sur la
météo, au bout de la ligne droite, on ne voit plus rien !
On est obligé de scruter le bord de la piste est
d’attendre d’apercevoir les panneaux « 200 » et
« 100 » pour prendre les freins. Je suis maintenant
vraiment dans la roue des 3 motos qui me précèdent, mais
au passage sur la ligne, je suis surpris de voir le drapeau à
damier, la direction de course ayant décidé
d’écourter la course de 2 tours, le brouillard
étant devenu trop important. Je suis déçu,
j’étais persuader de pouvoir passer les 3 pilotes avec qui
j’étais en bagarre, mais bon, j’aurais pu finir
aussi par terre.
Bilan de la course : Je finis 23ème, à 1seconde du
20ème.Avec un chrono de 3’12 715. Olivier finira quant
à lui à la 42ème place, n’ayant pas du tout
retrouvé le feeling de la veille.

Bilan du we :
1 ° Je voulais finir devant Olivier, objectif réalisé
sur le sec, également sur le mouillé bien qu’il
m’ait dominé sur le début de roulage en pneus pluies.
2° Je voulais finir dans le top 30, voir idéalement top 20.
L’objectif n’est pas complètement atteint, mais en
2ème manche je finis qu’à 1 seconde du
20ème, donc je suis plutôt satisfait.
3° Maintenant même une 20ème place ne me suffit pas,
je veux pouvoir être capable de me battre pour les points
à chaque course, et pour ça il n’y a pas de secret,
il faut rouler, beaucoup rouler. Une chose est sur, j’aime
toujours la vitesse sur circuit, mais pour continuer à y prendre
du plaisir, il me faut des moyens, tant financier que logistique, et il
va être difficile de les regrouper pour une saison
complète.
4° Ce fut tout de même un we positif, qui aurait
été moins agréable sans la présence tout
d’abord de Caroline mon amie, Olivier bien sur, Dee-jayce qui
peut être « dee-primant » mais très sympa,
Jul’hornet qui a un bon coup de guidon, Julie et tout le
staff Mo au top, Louis pour m'avoir encore une fois prété
son barnum, Stéphane pour les couv' chauffantes, le panneautage
et le masque anti-bué, les pneus pluies metzeler qui tiennent
l’enfer,
tous les pilotes moins vite que moi parce que bon ça fait
plaisir de doubler quand même !
Voilà ! A la prochaine !
Ah oui j’oubliais, le retour sur Paris, bon ben forcement on
s’est trompé de route, du coup on est passé par le
Luxembourg ! Quand on aime on compte pas !